Marchons vers 2020 sans bagage inutile...

Marchons vers 2020 sans bagage inutile, qu’un seul accessoire bien choisi, quoique parfois haut rangé sur l’étagère et difficile d’accès : le bonheur.

Le tournant de la décennie permet d’amorcer toutes les métamorphoses désirées et de choisir d’avoir la paix d’esprit.

Que ce soit pour ajuster notre rapport excessif au travail, prendre un changement impératif pour sa santé, assumer le risque d’un nouvel amour après des années d’amertume, faire face à un conflit familial, une dépendance ou de la stigmatisation, il est fortement suggéré de laisser derrière soi le lourd bagage des déceptions, des peines, de la colère et des contrariétés.

Comment ne plus laisser la souffrance vécue dans certains épisodes de notre vie diriger notre moral et notre vitalité?  Pourquoi lâcher le morceau en fait?  L’humain aime aussi haïr, condamner, blâmer ou réprimer les autres pour se sentir supérieur ou justicier… Ce sont des moteurs très puissants et des mécanismes de défense familiers!

Malheureusement, la mauvaise foi, l’animosité et la révolte sont des puits sans fond.  Ils greffent dans leur chute : angoisse, insomnie, obsession et tristesse.  Pour toutes offenses, il y a rupture de relations humaines et des déchirures.  Et lorsque nous restons campés sur nos positions, la vie passe et des milliers de belles occasions sont ratées, par notre inaptitude à pardonner.  Car pardonner ne veut pas dire oublier, ni être dans le déni, repartir à zéro ou gracier l’autre.  

Pardonner, permet à la personne qui donne son pardon, de s’accorder la paix d’esprit et de ne plus laisser les circonstances passées, mener sa vie et ses choix.  Ne pas consentir à ce que l’autre gagner sur soi. Éviter la vengeance et aller de l’avant.  Il permet non seulement de ne pas être « victimisés » de nouveau, mais aussi à ne pas « victimiser » les autres de la même façon.  Quand on pardonne, on ne traîne plus le passé comme un fardeau, une ombre insupportable. 

Parce qu’en toute objectivité, pour toutes situations, il y a ce qui est réellement arrivé ( les faits ) et l’histoire que nous nous sommes créés autour de celle-ci.  À ces faits, on ajoute notre vision personnelle, bâtie sur nos valeurs, notre culture, notre éducation, etc… et les dérapes sont prévisibles.  De plus, dans certains cas, nos proches peuvent avoir un poids néfaste, manipulateur ou même désinformateur et influencer notre perception, à tort.  Pour pouvoir pardonner, il faut une « juste mémoire » de la gravité des faits. Et de se mettre dans les chaussures de l’autre. Comme de revoir et d’analyser les couches qu’on a additionnées aux faits.

Combien d’années en ai-je voulu à mon père pour ses erreurs de gestion familiale qui ont occasionné une relocalisation de la maisonnée et la dégringolade des conditions de vie de ma mère?  Des années à ruminer et des nuits à pester.  Jusqu’à ce que je prenne la responsabilité d’avoir ajouté une histoire aux faits : j’ai aggravé les faits en joignant l’idée que mon père ne nous aimait pas pour avoir agi ainsi, qu’il était méchant même d’avoir obscurci le cours de ma grossesse et qu’il ne méritait plus mon estime, ni mon soutien.  Comme un instinct de survie quand la vie bascule, mordre avant d’être mordu.  Pourtant, je sais aujourd’hui, que c’est une tout autre réalité qu’il l’avait amené à ce bouleversement.

On peut modifier comment nous sommes affectés par un événement. 

L’effet du pardon est étudié scientifiquement.  Ce n’est pas de la psycho pop à cinq sous ou de la pensée magique.  Le Pape de la résilience, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik a soigné beaucoup d’enfants à la fin de la guerre 39-45 avec le pardon comme facteur de reconstruction psychologique, pour créer de nouvelles possibilités constructives.  Et entendez-moi bien, tous les experts nous disent que ça se fait dans le temps, c’est un processus et combien libérateur.

Dans le mot par-don il y a le mot DON, se faire le don d’une vie heureuse, de passer de survivant à vivant.  Pardonner et se pardonner.

En se permettant d’expérimenter la sérénité, de marcher sans bagage inutile, comme le dit la prière AA, c’est : « accepter les choses que je ne puis changer, avoir le courage de changer les choses que je peux et la sagesse d’en connaître la différence ». Cela développe la force de l’empathie et élève la conscience, ce que l’humanité a bien besoin à l’ère Trumpienne…