Pourquoi le vêtement suscite-il tant de polémique?

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Pourquoi le vêtement suscite-il tant de polémique ?

Pour tous les gens qui disent que le vêtement est futile, eh bien dernièrement, les sceptiques ne peuvent qu’être confondus. Que ce soit pour Safia Nolin, Céline Dion ou le dernier épisode Catherine Dorion, beaucoup de débat éclate autour des apparences, et surtout des femmes, disons- le. 

Le discours en lien avec le vêtement a évolué. Il ne porte plus à se demander si on met des bas blancs dans nos souliers au bureau ! On observe plutôt le message que nos choix vestimentaires renvoie aux autres. Car c’est simple, on juge et on est jugé ! Demandons-nous : est-ce que les trois volets de mon image concordent bien ensemble ? Soit : l’image réelle (qui je suis), l’image perçue (qu’en pensent les autres) et l’image souhaitée (comment j’aimerais qu’on me voit). Si effectivement il y a un mélange dans la réception du message, il y a objet à réflexion. 

Le vêtement est un outil qui marque les époques. En évoquant les Pharaons, les Gaulois, les Dandys, les Beatniks ou les Rappeurs, plusieurs symboles vestimentaires nous viennent tout naturellement en tête. Cependant, l’habillement révèle bien plus encore. 

Il est un outil de communication puissant.  Il propose une conversation non verbale. Ainsi, toute compagnie a un code vestimentaire, même muet. Une vision de comment se présenter au monde en tant qu’entreprise. Les compagnies qui se distinguent, sont celles dont l’image est perceptible par sa singularité et sa lisibilité. Le branding joue un rôle important auprès de ses partenaires et de ses clients. Cela démontre même de la maîtrise de l’éco système de son organisation. La Maison Simons, le groupe Germain Hotêls en sont de beaux exemples. Pourquoi les élus de l’Assemblée nationale n’aurait-elle pas de code muet à respecter ?

Si on revient et on écoute avec attention, le but de Catherine Dorion dans son exercice vestimentaire est, que son habillement reflète ceux qu’elle représente. Pas l’élite, les gens. Si l’intention est valeureuse, est-ce possible de se questionner si cette même personne doit se conformer à un décorum avec les gens de la classe politique, quand elle n’est pas dans sa circonscription?  Peut-être une variante de ses habits serait favorable à son poste en chambre, sans toutefois entrer dans un moule strict, plus ou moins suggéré?

Comme styliste, lorsque je travaille l’image professionnelle d’un gestionnaire de terrain, ses vêtements sont sélectionnés pour rendre compte d’une proximité avec sa clientèle, aussi diversifiée soit-elle : des ouvriers, des architectes, des banquiers, des pdg, etc. Nous développons une personnalité vestimentaire qui s’harmonise aux obligations à rencontrer.

Forcément, la personne aura une mixité d’ensembles qui répondent aux messages à communiquer pour chaque public ciblé. Il sera aussi simple que de troquer le veston pour un bumber jacket sur un chantier ou d’avoir une paire de chaussures classiques dans son sac pour rencontrer un banquier.  Le vêtement est une politesse faite à autrui. Sur ce principe, c’est de démontrer d’un savoir-paraître, que d’appliquer certaines nuances à son image. Tout en demeurant fidèle à soi-même, on peut user de courtoisie sociale vestimentaire. 

Je sais aussi que dans la plupart de ces discussions, on donne tort aux femmes lorsqu’on aborde les apparences : qu’elles s’en préoccupent (vêtements, diètes, exercices et chirurgies) ou qu’elles se foutent des stéréotypes (on dit alors qu’elles se laissent aller). Nous sommes à une époque où il faut célébrer sa personnalité en appliquant les codes sociaux avec intelligence. L’équilibre est fin. Et souvent, ceux et surtout celles qui se tiennent sur la corde raide, font avancer le débat. 

Nous avons misé sur notre IQ, puis sur notre EQ (emotional quotient, relations avec les autres), maintenant il faut s’affranchir de son plein potentiel d’image personnelle VQ (visual quotient).  En Europe, les dirigeants d’entreprises s’inscrivent à des séminaires de lecture d’image pour décoder les feedbacks non verbaux de l’image vestimentaire. 

Aujourd’hui, on doit s’habiller dans un style personnel et AVEC succès : «dress WITH succes» qui codifie notre façon d’aborder la vie, notre travail, voir notre santé. Et non plus POUR le succès «dress FOR success», comme le dictait l’ancien adage. Comme nous le faisons sans hésitation pour notre portable, notre smartphone, notre Ibook, etc, actualisons notre image, surtout si elle est publique. 

S’habiller c’est se dévoiler, c’est se révéler aux autres. Et parfois le message émis va au-delà de sa propre compréhension. C’est même un enjeu intéressant à suivre dans une société qui vieillit.

Oui, le vêtement suscite des controverses, parce qu’il nous ramène à l’image de nous-même et au modèle très occidentalisé de la beauté et de ces conventions, comme de la prescription de la perfection qui nous afflige comme société.  50% des hommes avouent ainsi un ou plusieurs complexes physiques. Les statistiques restent ambigus car, ils reçoivent des injections de botox sur l’heure du dîner, prétextant un lunch d’affaires... Et malheureusement de plus en plus de jeunes filles songent à la chirurgie esthétique avant l’âge de la puberté. 

L’apparence parle pour nous et exprime sans le vouloir : je m’occupe de moi correctement, donc je vous traiterai de la même façon.  À l’ère des réseaux sociaux, notre image est ultra exposée.  « C’est le siècle de l’apparence. Paraître ou ne pas être, telle est la question. » Patrick Sébastien, artiste français. 

 
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