Est-ce que les 60+ peuvent nous en apprendre sur la communication?
You can’t multi task presence… ou en mode multi tâches, il n’est pas possible de donner toute notre présence avec attention…
J’ai entendu cette affirmation aujourd’hui en écoutant un podcast avec la mannequin Cindy Crawford. C’est l’ABC de la communication me direz-vous, pourtant… Il y a quelques temps, sur une heure du lunch, j’ai eu une conversation vraiment personnelle avec une collègue qui disait m’écouter tout en préparant son lunch, son thé et son bilan de réunion de 13h, en jetant un coup d’oeil à son cellulaire ici et là… Peux pas dire que je me suis sentie entendue…
Être présent commande un temps d’arrêt. Une présence d’esprit et une disponibilité de conscience. Combien de fois sommes-nous physiquement là mais ailleurs dans nos pensées? Trois mots presque désuets commandent la présence : s’arrêter, observer, écouter.
Dans notre monde médiasocialement contrôlé, il apparaît plus facile de : s’isoler, exécuter, texter. Faire une pause intentionnelle, qui sollicite un contact réel avec l’autre, sans cellulaire ni tablette à la main, parait l’affaire d’une autre époque. Les pouces vont nous grossir et les tympans vont rétrécir dans les siècles à venir. Les relations dans le cloud semblent prioritaires aux relations physiques.
Manifestez sa présence s’aligne avec le mot à la mode et dont le monde a bien besoin : compassion. Écouter attentivement est un acte positif de gentillesse et de sensibilité. Il requière l’authenticité et la sincérité. L‘exercice de la présence est une des fondations de la pratique du « ici maintenant » et exige un focus sur quelqu’un d’autre que soi. Y a des générations qui apparaissent moins douées pour cela…
Pour devenir un auditoire affable, il faut s’exercer à être dans le monde de l’autre… dans SA réflexion, SA réalité ou SON questionnement, pas les nôtres. Il exige donc de nous, de s’effacer l’égo et prêter l’oreille pour ce qui important pour l’autre, dans le non jugement et souvent même sans offrir notre solution ou notre avis. Rien de pire que de discuter avec quelqu’un qui renchérit sur votre malaise en déballant comment sa vie est désastreuse en comparaison ou comment il réglerait ça avec trois quatre taloches… Le psychologue et écrivain Jacques Salomé affirme que: « nul n’est plus sourd que celui qui entend. » Notre mode de vie nous a éloigné de la bienfaisance du savoir-écouter et du savoir-dire, quoique d’apparence élémentaire.
Jacques Salomé ajoute que nous vivons : « dans un monde de dévivance, de la dévitalisation et de l’appauvrissement de la communication intime, tout comme de la communication avec le prochain et tous ceux que nous côtoyons. Il y a une mise en péril du couple, de la famille, de l’école, sans oublier tous les méfaits de la non communication dans le monde du travail. »
Malgré que la communication soit la sève de la vie, car nous sommes des êtres d’échanges et de partages, de liaisons et de mise en commun, elle s’est hypertrophiée. La communication est presque remplacée par la consommation d’informations futiles sur les réseaux sociaux. Nous sommes à l’ère de l’incommunication.
Pourtant, en milieu de travail, la présence à l’autre est un cadeau à offrir. C’est reconnu comme un facteur de motivation. Cela se joue dans la reconnaissance de la valeur de ses collaborateurs et de l’importance de l’échange, surtout en situation de pouvoir.
Sur l’environnement autour de soi, ses enfants ou son conjoint, cela ajoute de vrais moments de qualité. Un temps sans connexion web est un modèle à insuffler dans nos relations quotidiennes.
Je me disais que c’est peut-être la mission des boomers, d’enseigner le rapport humain. Pas qu’ils y soient meilleurs, mais au moins, ils s’y connaissent, ils ont du temps et s’imposent en grand nombre. Les seniors sont actifs, passionnés et expérimentés. Dans cette optique, la Ville de Bruxelles soutient une plateforme du nom de Nabaka qui signifie en haoussa, une langue africaine : « je te donne ». Au lieu de passer des heures sur internet, un ainé qui a l’expertise et du temps, vous répond. Un projet de jardinage, un problème informatique ou un ennui côté intimité, voilà un boomer à la rescousse!
En numérologie, la science des chiffres, le 3 se rapporte à la communication et la sociabilité, soit la Trinité de l’âme, du corps et de l’esprit. Triplé, le chiffre 3 encouragerait à éclairer les autres. Donc à quand une ligne info 333 chez nous? Boomers et anges gardiens, à l’écoute!
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“Plus qu’un blog mode des 50 ans+, je tente de cerner ce qui nous préoccupe lorsqu’on prend de l’âge, dans un contexte de prescription de la jeunesse éternelle!”